Devant le Bureau des audiences administratives de l'état
État de Georgie

Docket No.: OSAII-DCH-LOC-0615259-44-Teate

Jimmy Freels, un mineur représenté par David Freels, son père.
La partie requérante

Département de Santé Communautaire (Departmenet of Community Health)
La partie défenderesse

Déposition directe de Pierre Marois, M.D.

Jurez-vous que le témoignage que vous vous apprêtez à présenter est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, que Dieu vous vienne en aide et sous pénalité de parjure ?

Dr Pierre Marois : Oui.

Q : Veuillez nous donner votre nom complet pour les dossiers
R : Pierre Marois

Q : Travaillez-vous présentement ?
R : Oui.

Q : À quelle fonction ?
R : Je suis médecin spécialisé en médecine pédiatrique et de réadaptation.

Q : Donnez-nous SVP une description de votre formation et expérience de travail.
R : J'ai fais toutes mes études médicales (5 ans) à l'École de Médecine de l'Université de Montréal et ensuite été entraîné pendant 4 ans et demie pour une résidence en pédiatrie et Médecine physique et de réadaptation.
Après avoir été un certificat de spécialiste en médecine physique au Canada en 1979 (Associé du Collège royal des médecins) j'ai fais un post-doctorat d'un an en réhabilitation pédiatrique à l'Université Karolinska (Suède), à l'Université de Toronto, à l'Université Standford (Palo Alto), à Rancho Los Amigos (Los Angeles) et trois centres de réhabilitation à Minneapolis.
Depuis 1981, j'ai travaillé principalement à l'Hôpital Universitaire Ste-Justine (hôpital pédiatrique) à Montréal lequel est le plus grand centre mère-enfant au Canada. Je travailles également dans 4 centres de réadaptation dans la province de Québec et avec plus de 20 équipes de réadaptation, principalement avec des enfants et familles d'enfants atteints de paralysie cérébrale. J'ai effectué plus de 50 000 consultations en paralysie cérébrale et je suis activement plus de 1500 enfants avec ce diagnostique.
J'ai mis en place la première équipe de rhizotomie en paralysie cérébrale au monde et à l'hôpital Ste-Justine en 1982, nous furent la première équipe en Amérique du Nord à effectuer une rhizotomie dorsale sélective en paralysie cérébrale. C'est un traitement utilisé en paralysie cérébrale partout en Amérique du Nord depuis 1987. J'ai été impliqué dans plusieurs études en recherche sur les maladies neuromusculaires et paralysie cérébrale et j'initiai le premier projet pilote publié sur l'usage de l'Oxygénothérapie Hyperbare (OTH) sur la paralysie cérébrale en 1998. J'ai ensuite effectué la coordination de la première étude en double-aveugle sur le même sujet, qui fut éventuellement publié dans le Lancet en 2002 (Février 2001)
J'enseigne régulièrement la médecine et j'ai donné de nombreuses conférences au niveau local, national et international sur le traitement de la paralysie cérébrale, incluant l'OTH, de même que de nombreux sujet de réhabilitation, de bioéthique, etc.
J'ai été le président du conseil médical de l'Hôpital Marie-Enfant pendant 19 ans, président du comité d'humanisation des soins de santé à Ste-Justine et membre de plusieurs autres comités administratifs ou d'éthiques.

Q : Est-ce que le CV ci-joint est une description équitable et exacte de votre éducation et expérience de travail ?
R : Oui.

Q : Depuis combien de temps pratiquez-vous la médecine ?
R : 30 ans

Q : Est-ce que votre licence pour pratiquer la médecine est toujours valide ?
R : Oui.

Q : Dans votre expérience professionnelle, avez-vous eu l'occasion de traiter des patients pédiatriques avec la paralysie cérébrale (PC) ?
R : Oui. Plus de 80% de mon travail est dédié au traitement de la paralysie cérébrale.

Q : Quel type de traitement avez-vous offert aux patients pédiatriques avec la paralysie cérébrale (PC)
R : Toutes les thérapies reconnues ou prometteuses incluant : Chirurgies (orthopédiques et neurochirurgicales), médications orales, physiothérapie, thérapie occupationnelle, thérapie du langage, psychologie, orthèses et appareils adaptifs, injections de Botox et phénols, pompes à Baclofen, thérapie équine, oxygénothérapie hyperbare et neurostimulation.

Q : Avez-vous une quelconque expérience avec l'oxygénothérapie hyperbare ?
R : Oui, depuis 1998.

Q : Qu'est-ce que l'oxygénothérapie hyperbare ?
R : C'est un traitement très simple qui consiste à respirer de l'oxygène sous pression à une pression plus élevée que celle du niveau de la mer. C'est généralement dans une chambre pressurisée.

Q : Avez-vous reçu une formation pour l'administration de l'oxygénothérapie hyperbare ?
R : Oui, j'ai suivi une formation avec Dr Eric Kindwall. Je suis entraîné pour administrer l'OTH mais ça n'a jamais été mon intention d'administrer ce traitement. J'ai suivi cette formation pour mieux comprendre le traitement sur lequel j'effectuais une recherche. Je n'administre jamais ni ne supervise l'OTH.

Q : Depuis combien de temps faites-vous de la recherche ou suivez-vous des patients qui reçoivent de l'OTH ?
R : Depuis 1998.

Q : Pour quelles conditions médicales recommandez-vous l'OTH ?
R : Je recommande l'OTH pour de nombreuses conditions neurologiques.

Q : Avez-vous suivi et évaluer des enfants qui ont la paralysie cérébrale (PC) et qui ont été traités avec l'OTH ?
R : Oui.

Q : Approximativement combien d'enfants ayant la paralysie cérébrale avez-vous suivi qui ont été traités avec l'OTH ?
R : Approximativement 800.

Q : Quels sont les résultats obtenus par les enfants qui ont reçus de l'OTH ?
R : La plupart des enfants ont eu des résultats permanents après 40 traitements. Plus de 80% des parents rapportent des changements positifs sur les aspects cognitifs, de la communication, les fonctions de motricité grossière et de motricité fine. Nous avons évalué à l'aide de tests objectifs standardisés plus de 350 enfants et avons mesuré des changements impressionnants en motricité grossière chez la vaste majorité d'entre eux (plus de 65%). Les changements cognitifs sont encore plus fréquents. Les changements positifs semblent être permanents puisque nous avons 7 ans de suivi avec plusieurs enfants.

Q : Est-ce que vous compiler les résultats ?
R : Nous avons compilé les résultats avec plus de 350 enfants..

Q : Avez-vous été impliqué avec le développement d'une étude en rapport avec l'utilisation de l'OTH pour traiter des patients avec la PC ?
R : J'ai initié et été impliqué dans le développement du premier projet pilote sur la paralysie cérébrale et l'OTH publié en 1999 dans le Journal de la Undersea and Hyperbaric Society, de même que dans l'étude en double insu publié dans le Lancet en 2001.

Q : Combien d'enfants furent impliqué dans l'étude de 1999 ?
R : 25.

Q : Quels durent les résultats de cette étude ?
R : Nous avons constaté des changements importants dans la fonction motrice grossière de même qu'une réduction de la spasticité.

Q : Comment avez-vous déterminé les améliorations ?
R : Nous avons utilisé une mesure objective standardisée, le GMFM pour la fonction motrice grossière, l'échelle Asworth pour la spasticité et un questionnaire pour les parents.

Q : Êtes-vous familier avec l'étude Collet sur l'efficacité de l'OTH pour les patients avec la PC ?
R : Oui, je suis un des principaux co-auteurs.

Q : Avez-vous été impliqué avec l'étude Collet ?
R : Oui, je l'ai initié. Le Dr Vanasse, le neurologue en chef à Ste-Justine, et moi avons mis au point le protocole. J'ai participé au recrutement des patients et la formation et l'entraînement de l'équipe de professionnels (plus de 50 médecins et thérapeutes). J'ai aussi créé une clinique hyperbare temporaire (pour la durée de la recherche) pour laquelle nous avons engagé 25 personnes (médecins, techniciens, infirmières, inhalothérapeutes, etc). Nous furent ainsi en mesure de traiter 65 enfants ;a ce centre chaque jour sous supervision médicale. J'ai une subvention de 1.4 millions de dollars du Gouvernement du Québec pour faire cette étude, mais éventuellement la coordination de l'étude a été donnée au F.R.S.Q., l'organisation de recherche officielle du gouvernement qui a nommé un de ses associés, le Dr Collet, pour diriger la recherche.

Q : Est-ce que l'étude de Collet a suivi le protocole recommandé ?
R : Non.

Q : En quoi le protocole variait-il de celui établi par vous et le Dr Vanasse ?
R : Nous avions recommandé 3 groupes. Un groupe recevait l'OTH à 1.75 fois la pression normale au niveau de la mer. Le second groupe devait recevoir de l'air à 1.3 fois la pression normale, et le troisième groupe devait être un groupe contrôle pur. Ce dernier groupe ne recevrait aucune augmentation de pression. Toutefois, ce dernier groupe n'a pas été utilisé dans l'étude Collet, il n'y avait donc aucun ''groupe contrôle''.

Q : Pourquoi vous et Dr Vanasse avez-vous conçu le protocole de l'étude avec le troisième ''groupe contrôle''?
R : Le groupe intermédiaire dans notre protocole original, le groupe qui recevait de l'air à 1.3 ATA, recevait en fait un dosage réduit d'OTH. La seule façon de distinguer les résultats était d'avoir un vrai groupe contrôle qui ne recevait absolument aucun effet hyperbare.

Q : Quelle était l'importance du changement de protocole ?
R : Ce fut une erreur gigantesque parce qu'il n'y avait aucun vrai groupe contrôle. Les deux autres groupes furent traités par OTH avec la seule différence dans le dosage. Les deux groupes se sont améliorés de façon significatives mais il était alors difficile, sans le groupe contrôle, de conclure que les résultats impressionnants étaient dû au seul effet de l'OTH. Sans le dernier groupe, l'étude a seulement comparé des dosages différents du même traitement.

Q : Comme il y a eu des améliorations dans les deux groupes, quel fut la conclusion de l'étude ?
R : Les chercheurs n'avaient pas d'autre choix que de postuler que soit les deux traitements étaient efficaces ou que le simple fait de participer à l'étude a eu un effet positif. Les cliniciens impliqués dans l'étude ne pouvaient pas supporter la deuxième conclusion, qui était malhonnête scientifiquement parce que les résultats mesurés dans l'étude furent plus impressionnants que tous ceux mesurés avec des thérapies reconnues. L'expérience nous a appris qu'il n'y avait jamais eu ce niveau d'amélioration avec les enfants atteints de PC avant cette étude et il était malhonnête de conclure que c'était seulement attribuable à un effet de participation.

Q : Quelles observations avez-vous fait concernant les résultats de l'étude Collet ?
R : Nous (la plupart des chercheurs principaux et les cliniciens impliqués dans l'étude) devions faire face au problème de l'interprétation des résultats sans le vrai groupe contrôle. Tous les cliniciens impliqués dans l'étude furent mis de côté, et Collet qui n'avait aucune connaissance ni expérience avec l'OTH ou la PC a décidé d'interpréter les résultats lui-même. Sa conclusion fut que les améliorations étaient dû à l'effet placebo, une trouvaille ironique puisqu'il n'y avait pas de vrai groupe contrôle.

Q : Est-ce que vous partagiez les conclusions de Collet ?
R : Non. Il y a eu une grosse mésentente à propos de ses interprétations des résultats.

Q : Comment l'étude fut-elle publiée ?
R : Même s'il y avait mésentente, Collet a envoyé l'article au Lancet qui a accepté de le publier après plusieurs échanges de lettres ''à condition que toutes les références au terme placebo soit retiré.''

Q : Comment pouvait-il y avoir une référence à un placebo dans cette étude ?
R : Même lorsque l'article fut publié, Collet et le FRSQ, ont falsifié le titre et la conclusion de l'article dans le communiqué officiel du gouvernement pour faire croire à tout le monde que les résultats de l'étude avait démontre que les résultats étaient dû à un effet placebo. En fait, nous avons toutes les évidences qui démontrent que les améliorations étaient l'effet des deux traitements administrés avec une plus basse pression.

Q : Avez-vous une opinion sur ce qui explique que les deux groupes de l'étude Collet ont démontré des améliorations ?
R : Oui. J'ai vu ou participé dans plusieurs recherches sur la PC. Plusieurs articles ont été publiés sur les améliorations obtenues avec des thérapies ''conventionnelles'' et reconnues, mesurées avec les mêmes outils d'évaluation que nous avons utilisé avec le même genre de patients. Je n'ai jamais vu des résultats plus impressionnants que ceux mesurés avec l'OTH. Si la quantité d'améliorations que nous avons observé est due à l'effet de participation, nous devrions alors fermer tous les centres de réadaptation du monde. La seule explication plausible est que les deux traitements furent efficaces et que la question est d'identifier un dosage davantage standardisé.

Q : Selon votre opinion, est-ce que l'OTH peut corriger ou améliorer les problèmes sous-jacents qui causent la PC chez les enfants ?
R : Oui.

Q : Avez-vous été impliqué dans des études récentes ?
R : Oui. Le Dr Vanasse et moi préparons la publication d'un article sur une étude rétrospective sur l'OTH pour le traitement de la paralysie cérébrale.

Q : Quelle méthode avez-vous utilisé pour recueillir les données ?
R : Nous avons suivi et évalué 118 enfants affectés par la PC qui ont été traités avec l'OTH, recevant de 30 à 40 traitements avec 100% d'oxygène à 1.5 ATA. 51 enfants ont reçu une série de traitements (moyenne de 39 traitements), 40 enfants ont reçu deux séries (32.8 traitements) et 27 enfants ont reçu 3 séries ou plus d'OTH. Ces enfants ont été évalués à l'aide du Gross Motor Function Measurement (GMFM) effectués avant et après chaque série de traitements.

Q : Quels furent les résultats ?
R : Après la première série de traitements, une moyenne d'amélioration de 3.96% au GMFM fut mesuré avec les 118 enfants traités dont 69 (58.5%) qui ont eu une amélioration de 2.5% ou plus. La quantité et le taux d'amélioration furent plus élevés ou égaux à ceux publiés avec n'importe quel traitement pour la PC. Des améliorations additionnelles de 3.09% et 1.77% au GMFM furent observés chez les patients qui ont reçu une deuxième et troisième séries de traitements.

Q : Quels conclusions avez-vous tiré en fonction des données recueillies ?
R : Les données ont confirmé les découvertes précédentes. Ils ont confirmé que l'OTH peut être traitement valable pour la PC, même plusieurs années après que le dommage neurologique ait été infligé.

Q : D'après votre expérience dans le traitement de patients atteints de PC avec d'autres approches thérapeutiques et avec l'OTH, croyez-vous que l'OTH peut corriger ou améliorer la condition qui cause la maladie ?
R : Oui.

Signé Pierre Marois MD

Pour lire l'original en anglais, cliquer ici >>

Pour lire les témoignages des Drs Harch et Uszler, cliquer ici >>