Les travaux parlementaires

37e Législature, 1ère session
(début le 4 Juin 2003)

Commission des affaires sociales
Le jeudi 1 décembre 2005, 12 h 00
(non révisé)

EXTRAIT CONCERNANT L'ACCESSIBILITÉ AU TRAITEMENT HYPERBARE

M. Couillard: ...de questions posées.

M. Charbonneau: ...j'en ai à l'inverse, aussi, là. Je veux dire, j'ai fait une intervention, je ne sais pas si on vous en a parlé, l'autre jour, en Chambre, sur le projet de loi, là, qui... les mesures budgétaires, mais tout le traitement hyperbare, là, j'ai dit à ce moment-là en Chambre que je trouvais un peu curieux que le gouvernement considère, par le Conseil de la santé, en fait la recherche sur la santé...

M. Couillard: Le genre d'évaluation de technologies?

M. Charbonneau: Non, mais c'était...

M. Couillard: Le Fonds de recherche en santé du Québec.

M. Charbonneau: le Fonds de recherche en santé avait dit que finalement cette technologie-là ou cette thérapie-là, ce n'était pas efficace, c'était juste un effet placebo, puis que néanmoins on retrouve une mesure budgétaire qui va compenser les parents. Ça fait que, moi, j'ai dit clairement: Écoutez, de deux choses l'une: ou ce n'est pas efficace, à ce moment-là on n'a pas d'affaire à accorder des avantages fiscaux, ou, si c'est efficace, à ce moment-là, pourquoi ne le reconnaît-on pas de plein droit?

M. Couillard: Attention, parce qu'il y a beaucoup de...

M. Charbonneau: Puis, ce que j'ai dit aussi, juste avant, ce que j'ai dit aussi, puis là je pourrais faire le débat sur ça aujourd'hui, là, mais je ne veux pas le faire, mais j'aimerais ça qu'on le reprenne éventuellement, mais il y a eu toute une attitude qui a encadré, je veux dire, cette... les recherches autour de ce type de traitement là qui sont assez questionnables. Et, moi, j'aurais aimé ça que finalement... mais je sais que finalement les gens qui conseillent le ministre étaient dans les partisans opposés, même au départ, à des recherches.

M. Couillard: Bien, moi, je ne vois pas ça comme ça parce que, c'est ce que je disais tantôt, c'est que toute décision de ce type là est une décision difficile, puis qui foncièrement produit l'insatisfaction. Moi, je suis conscient de ça puis ce n'est pas quelque chose qui me trouble, ça fait partie des mécanismes normaux de la société. Ce qui faut, c'est que les gens, comme vous l'avez dit, aient confiance que le processus soit fait de façon rigoureuse.

M. Charbonneau: Oui, mais dans ce cas-là en particulier...

M. Couillard: Alors, par exemple, je pourrais donner un exemple plus récent, le cas des techniques avancées des ambulanciers, on a dit: Écoutez, l'Agence d'évaluation va faire l'évaluation. Objectivement, ils vont nous donner leur rapport puis on va suivre leur rapport. C'est ce qu'on a fait.

Dans le cas de la chambre hyperbare, on n'entrera pas dans les détails parce qu'on aura l'occasion d'y revenir, il y a des indications qui sont reconnues non seulement par le FRSQ, mais par d'autres dont le Collège des médecins, puis d'autres qui ne le sont pas. Alors, il faut être prudent. Puis comme vous savez il y a possibilité d'utiliser les déductions fiscales pour les frais médicaux pour des traitements qui ne sont pas nécessairement très bien assis sur la base scientifique, là. On n'entrera pas dans les détails. Alors, il faut être prudent là-dessus. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a eu, je pense, vers 2000, hein, un rapport de l'Agence d'évaluation, si ma mémoire m'est fidèle, là, sur la thérapie hyperbare. On n'est pas fermé d'en demander une nouvelle évaluation s'il y a des nouvelles données disponibles.

M. Charbonneau: Bien, regardez, le problème - puis tant qu'à faire, on va juste faire une parenthèse, là, le problème - c'est le suivant: c'est que, compte tenu que quand il y a eu la recherche, d'abord, le fonds, il devait y avoir trois groupes témoins, là, puis il y en a eu juste deux. En partant, là, il y a un problème. Malgré tout, la recherche est arrivée avec des conclusions signifiantes, suffisamment signifiantes pour que la revue The Lancet publie les résultats. Et la revue The Lancet avait été avisée de la controverse au Québec et, après vérification, avait choisi de publier. Et ce qui est arrivé par la suite, c'est que, dans la journée, la veille ou la journée même ou The Lancet publiait, le fonds de recherche émettait un communiqué qui trafiquait le titre de l'étude et les conclusions. Et la conséquence de ça, c'est que, depuis ce temps-là, pas juste au Québec, au Canada puis partout dans le monde, c'est comme si on avait bloqué les possibilités de recherches additionnelles. Et, moi, les gens qui ont fait la recherche au Québec nous disent: Ce qu'on veut, là, s'il y a du scepticisme, là, que le gouvernement nous aide à aller plus loin dans la recherche. Et je prends la réponse du ministre.

Écoutez, un de vos sous-ministre adjoints, là, je sais qu'il est contre, mais je veux dire faites au moins l'effort de dire... permettez qu'il y ait d'autres recherches et je vais vous dire, vous allez aller dans le sens de ce que vous venez de dire, c'est-à-dire s'il y a quelque chose là, là, bien qu'on aille vérifier; puis s'il n'y a rien là, là, tout le monde le saura.

M. Couillard: Bien, je pense que le véhicule correct pour faire ça... D'abord, ce genre de décision-là, vous allez me dire: Tout est politique, mais ne devrait jamais être une décision fondamentalement politique. Elle devrait toujours s'appuyer, comme la liste des médicaments, sur des critères scientifiques, parce qu'on peut dévier très rapidement, par toutes sortes de considérations qui sont même à la rigueur trompeuses pour la population. Il faut être prudent avec ça.

Je pense que la façon correct de procéder dans ce dossier-là, c'est de demander à l'Agence d'évaluation de technologies et modes d'intervention en santé un nouvel avis sur la question puis qu'eux nous disent si d'autres recherches sont nécessaires ou s'il existe ailleurs dans le monde d'autres produits qui ont été publiés. Moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on fasse ça, là, mais de s'engager d'emblée et que, nous, nous, dirigeants politiques, on va exiger qu'un produit de recherche soit fait, non, mais qu'on demande un avis supplémentaire ou une mise à date, on fait ça à l'occasion pour l'Agence d'évaluation, une mise à jour de leur opinion de 2000, moi, je n'ai aucun problème avec ça, là.

M. Charbonneau: Bien, écoutez, moi, je vais communiquer cette réponse-là aux gens, là.

M. Couillard: On en a discuté récemment au ministère, à l'interne, puis on avait...

M. Charbonneau: Je vous invite à...

M. Couillard: Parce que j'ai été mis au courant, en passant, vous aviez soulevé la question.

M. Charbonneau: Bien, je suis content de savoir que...

M. Couillard: Je suis bien informé.

M. Charbonneau: Je suis très content dans le fond, je veux dire... Quand on est arrivés ensemble...

M. Couillard: Bien, vous êtes là pour ça, hein?

M. Charbonneau: Même si... puis, c'est bien normal que le ministre ne peut pas toujours être en avant à nous écouter. L'important, c'est que les messages se rendent. Et si vous me dites: Le message s'est rendu, bien, je serais... je suis content de l'entendre, et la suite des choses va être importante. Parce que dans cette histoire-là, là, moi, je ne suis pas un spécialiste, je n'ai pas la capacité de porter un jugement. La seule chose, je veux dire... D'une certaine façon, c'est comme si... quand j'étais journaliste d'enquête, qu'on m'aurait donné ce genre d'information là, il y avait à la face même un certain nombre de questions troublantes. Et une des choses qui m'agaçait profondément dans ce que j'ai entendu, c'est quand... quand vous dites: Ces affaires-là ne peuvent pas être politiques. Mais, je veux, dire, la réalité humaine - vous en faites souvent allusion, puis moi itou - dans le sens où l'homme... l'humain est l'humain, hein? et ce qui est agaçant, c'est de savoir que dès le départ, des gens, qui avaient la responsabilité dans le fond d'avoir une attitude objective dès le départ, étaient contre.

Alors, tout le processus de soutien, puis de parrainage de l'étude, là, a été à mon avis faussé et c'est pour ça qu'on a de besoin, je crois, d'aller plus loin au plan scientifique.

M. Couillard: Bien, moi, je pense qu'encore une fois... puis je suis prêt à le faire, puis je vais le faire, là...

M. Charbonneau: Bon. Je suis content que...

M. Couillard: ...demander à l'agence d'évaluation une réévaluation de la question. C'est à eux de nous dire s'ils considéraient que la recherche a été bien faite ou si elle a été tronquée, comme vous le dites, et si elle doit être reprise ou s'il y a d'autres travaux qui ont été publiés ailleurs dans le monde.

M. Charbonneau: Je ne dis pas que la recherche a été tronquée, je dis qu'on l'a empêchée de se déployer comme elle aurait dû se déployer.

M. Couillard: On va leur demander de regarder cette question-là. Maintenant, ce que je veux quand même ajouter, c'est que dans ce domaine-là, puis dans d'autres domaines similaires dont les médias font parfois écho, on a des situations dramatiques pour les familles. Il n'y a rien de pire, je crois, que d'être un parent avec un enfant qui a un problème chronique ou un handicap, là, comme ces parents-là ...(?) la paralysie cérébrale, et on se met à leur place, puis on était heureux qu'on ne soit pas à leur place. Mais on essaie de vivre un peu ce qu'ils vivent avec leur enfant. Et c'est clair que la possibilité même quelque part qu'il y ait un traitement qui puisse avoir un impact positif, les gens auront la réaction très humaine qu'on aurait tous, là, de s'y accrocher, puis de dire: Voilà la solution, voici comment mon enfant va pouvoir avoir une vie plus productive que ce qu'il lui est prédit jusqu'à maintenant. Et c'est terriblement difficile et douloureux, là, d'avoir à faire face à ces parents-là, de dire: Écoutez, ce n'est pas comme ça qu'on doit prendre la décision, c'est sur la base d'évaluations qui sont rigoureuses, qui démontrent si l'ensemble des contribuables prend en charge ce traitement-là sur une base scientifique. Mais je pense qu'on est d'accord sur ce principe-là. Alors...

M. Charbonneau: Moi, je suis d'accord avec vous. Écoutez... puis... Mais en même temps, je veux juste comprendre la portée de ce que vous venez de nous annoncer, qui à mon avis est peut-être un déblocage ou en tout cas un progrès dans le dossier, là.

M. Couillard: On ne peut pas présumer.

M. Charbonneau: Mais je ne présume pas du résultat de la recherche, là, elle-même, éventuelle ou d'autres recherches. Je crois que ce que vous venez de nous dire, c'est qu'il y aurait... Vous êtes prêt à demander à ce qu'on regarde l'ensemble de ce dossier-là par une instance qui n'est pas l'instance qui avait été mêlée, là. Tu sais, pas le fonds de recherche qui serait... dans le fond s'autoévaluerait alors qu'il était juge et partie dans cette histoire-là.

M. Couillard: C'est l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé, puis ce qu'on va leur demander, c'est de revisiter, entre guillemets, leur rapport de 2000, ce qui est disponible comme informations scientifiques depuis ce temps-là, incluant le projet de recherche qui avait été fait localement...

M. Charbonneau: Et rencontrer les chercheurs.

M. Couillard: Bien, ils feront leur travail, là. Je ne leur dirai pas comment le faire. C'est une organisation très utile pour le gouvernement du Québec puis la population, l'Agence d'évaluation, puis ils l'ont prouvé à de nombreuses reprises, puis ils vont le prouver encore cette fois. Mais, moi, je ne présumerais pas du résultat de leurs travaux.

M. Charbonneau: Non, mais, moi...

M. Couillard: Puis c'est intéressant de le dire parce que, lorsqu'il y a eu le problème des ambulanciers, les gens ont dit: Ah! le gouvernement donne ça à l'Agence d'évaluation; bien sûr - c'est ce qu'on entendait, là - ils vont se faire dire qu'ils ont raison, puis qu'il ne faut pas aller plus loin, puis ça va arrêter là. Ce n'est pas ce qui est arrivé. L'Agence d'évaluation, elle a fait son travail objectif, elle a dit: Voici les circonstances dans lesquelles la pratique avancée du technicien ambulancier est utile, voici les circonstances où elle ne l'est pas. Puis on est allé de l'avant sur cette base-là, puis c'est comme ça qu'il faut procéder pour la technologie puis pour la médication en général.

M. Charbonneau: En tout cas, je vais communiquer notre échange aux gens et, entre autres, aux chercheurs, puis, à partir de ça, bon, bien, s'il y a des représentations additionnelles, on les fera.

(Fin)

Lien direct www.assnat.qc.ca/fra/37legislature1/DEBATS/epreuve/cas/051201/1200.htm


Note de la SMHSQ:
Il serait trop facile de critiquer les propos extrèmement trompeurs du Dr. Couillard ... Il est à noter que l'Agence à laquelle le Ministre de la Santé du Québec vient de remettre la responsabilité de la réévaluation des indications pour la Thérapie Hyperbare fut toutefois impliquée jusqu'aux oreilles dans le complot pour cacher les vraies conclusions de l'étude de 1999 !

À preuve, l'AETMIS avait publié un ''rapport'' de 130 pages qui déborde de faussetés et qui est sorti curieusement en Juillet 2000 ... un mois seulement après le début de la campagne de propagande et de désinformation contre l'Hyperbare orchestrée au Québec par des gens qui n'ont pas du tout à coeur la santé des enfants malades ... !
www.aetmis.gouv.qc.ca/fr/publications/scientifiques/autres/2000_03_fr.pdf
(Traduit et publié en anglais en 2001 pour endormir les parents à l'étranger de même que la communauté scientifique internationale www.aetmis.gouv.qc.ca/fr/publications/scientifiques/autres/2000_03_en.pdf )

Ce rapport bidon et fallacieux est la plus flagrante preuve qu'il y a collusion avec les soi-disants spécialistes hyperbares oeuvrant au sein des hôpitaux du Québec qui ne ''croient pas'' aux effets bénéfiques de la pression avec l'Air Ambiant (21% O2) !

Et les interventions des 15-16 Novembre 2000 et du 3 Mai 2001 montrent bien que c'est une affaire qui traîne depuis un bon moment ...

Cet entêtement acharné du Collège des Médecins du Québec, du Ministère de la Santé du Québec et du Canada, du FRSQ, de l'Assurance-Maladie du Québec, et de l'AETMIS à ne pas reconnaître l'efficacité de la Thérapie Hyperbare pour les Troubles Neurologiques est totalement ridicule et dénué de tout fondement scientifique !

Il serait grand temps que le Québec se réveille ... D'autant plus qu'un cours avec crédits pour Éducation Médicale Continue est maintenant offert par des Médecins de l'International Hyperbarics Association (www.ihausa.org) ... Il fut organisé conjointement avec l'American College for Advancement in Medicine (www.acam.org) ! Le premier cours du genre a d'ailleurs été présenté les 9 et 10 Novembre 2005:
www.hyperbare.ca/fr/dossiers/acam_hbot_workshop_nov9_10_05.doc

Il sera offert en Français à Québec au printemps 2006 pour les thérapeutes intéressés par ce domaine d'avenir. Détails et conditions à venir.

 

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