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www2.canoe.com/infos/societe/archives/2005/04/20050429-074717.html
Effets du budget
Les gros seins ne seront plus soutenus par lÉtat
Michel Hébert -Journal de Montréal 29/04/2005 07h47
Un détail du dernier budget, passé relativement inaperçu, risque de décevoir nombre de femmes: les crédits dimpôt destinés au lifting du visage et aux chirurgies esthétiques comme la liposuccion et le grossissement des seins ont été abolis. Les injections dantirides sont aussi disparues de la liste des services médicaux subventionnés par lÉtat.
«Jai pensé quil serait plus approprié de soutenir les traitements hyperbares plutôt que les soins esthétiques», a confié le ministre des Finances, Michel Audet, au Journal.
Depuis quelques années, le nombre de chirurgies esthétiques a littéralement explosé. Les femmes désireuses dobtenir une poitrine plus volumineuse ou une silhouette amincie étaient de plus en plus nombreuses à cogner à la porte des chirurgiens. Le ministère des Finances estimait que 5000 opérations du genre auraient été subventionnées, cette année, grâce aux crédits dimpôt pour frais médicaux.
Audet sort le bistouri
Michel Audet a donc sorti son propre bistouri et a coupé le soutien de lÉtat aux augmentations mammaires, aux liposuccions et aux opérations visant à effacer les rides du visage. Lannexe du budget précise que le lissage du visage (lifting), les injections de Botox et le blanchiment des dents ne profiteront plus dun crédit dimpôt de 25 %.
Ce type de traitements coûte de 2000 $ à 9000 $, et généralement autour de 5000 $. Au total, le gouvernement assumait le quart dune facture annuelle de 25 millions. Les femmes qui projetaient daller chez le médecin cette année devront donc ajuster leur budget à la hausse. Le gouvernement compte économiser deux millions, cette année, et cinq millions, lan prochain.
Réductions mammaires admissibles
Le ministre Audet a cependant précisé au Journal que les réductions mammaires, quant à elles, continueront à être admissibles à lassurance maladie, mais uniquement sur recommandation du médecin. «Dans ces cas-là, ce sera couvert», a-t-il dit.
Par ailleurs, les sommes soustraites aux crédits dimpôt pour chirurgies esthétiques seront redirigées vers les traitements hyperbares destinés aux enfants et aux adultes souffrant de troubles neurologiques graves. Cest le cas notamment des personnes atteintes de paralysie cérébrale. Un crédit dimpôt de 20 % sera appliqué aux coûts excédant 3 % du revenu des parents ou de la personne en traitement.
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Lien vers le document officiel du Ministère du Revenu:
www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2005-2006/fr/pdf/renseignementsadd.pdfExtrait de la section 1.4.1. page 14 et 15:
''Les montants payés pour des séances d'oxygénothérapie hyperbare (21) fournies à une personne peuvent être considérés comme des frais médicaux admissibles, si une personne compétente, généralement un médecin, atteste que cette personne a besoin de ces séances en raison d'un handicap physique ou mental.
''Actuellement, les personnes qui présentent un handicap pour lequel l'efficacité de cette thérapie n'a pas été scientifiquement établie ne peuvent obtenir une attestation selon laquelle elles ont besoin de recourir à des séances d'oxygénothérapie hyperbare, et ce, malgré le fait qu'elles puissent être lourdement handicapées. Les personnes atteintes de troubles neurologiques graves (22), notamment, peuvent se trouver dans une telle situation.''''La législation fiscale sera modifiée afin que les montants payés, après le jour du présent Discours sur le budget, pour des séances d'oxygénothérapie hyperbare fournies à une personne atteinte d'un trouble neurologique grave et prolongé soient des frais admissibles au crédit d'impôt pour des frais médicaux, si une personne compétente atteste que cette personne a une déficience mentale ou physique grave ou prolongée - au sens donné à cette expression pour l'application du crédit d'impôt non remboursable pour déficience mentale ou physique grave ou prolongée.''
(21) - L'oxygénothérapie hyperbare consiste, essentiellement, en l'inhalation d'oxygène par une personne installée dans un caisson dans lequel la pression est augmentée à un niveau plus élevé que la pression atmosphérique.
(22) - Par exemple, certains cas de paralysie cérébrale.
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